Correspondance entre la musicothérapie et la MTC – Qi Gong Tuina

Le son, c’est la première chose que j’invite dans la pièce, avant même la parole. Une musique douce, presque imperceptible, qui se pose comme une brume légère. Elle n’est pas là pour combler le silence, mais pour le révéler. Elle prépare l’espace, elle berce les tensions, elle invite le corps à se déposer. Quand vient le moment d’aller plus loin, je change de fréquence. Je glisse au patient un casque, et là, c’est une onde plus ciblée qui entre en jeu. Une fréquence choisie selon ce que j’ai ressenti chez lui : une blessure, un nœud, une émotion en tension. Je la laisse agir, vingt minutes, pas plus. Comme un souffle, un bain vibratoire. Puis je reviens à la musique d’ouverture. Elle fait le lien entre ce qui a été touché, et ce qui peut maintenant se relâcher. Les fréquences, je les ressens comme des aiguilles invisibles. Le 528 Hz, par exemple, a ce pouvoir de réajuster, de recaler l’harmonie. Le 417 débloque en douceur. Le 639 fait vibrer le cœur. Je les utilise comme je choisirais un point d’acupression : avec précision, mais toujours dans l’écoute. Cette approche entre en résonance directe avec la Médecine Traditionnelle Chinoise. En MTC, chaque organe est lié à une émotion, à une saison, à un son. Le foie, par exemple, vibre avec la colère, le printemps, la note Jiao. Le cœur avec la joie, l’été, la note Zhi. On parle de sons thérapeutiques dans le Qi Gong des six sons (Liu Zi Jue), une pratique où l’on soigne par l’émission vocale et la respiration dirigée ou profonde. Le Qi Gong Tuina, dans cette atmosphère, devient plus qu’un toucher. C’est une danse entre les doigts, le souffle, la musique et l’énergie du patient. Parfois, la musique guide mes gestes. D’autres fois, c’est le corps du patient qui réagit à l’onde. Il y a quelque chose qui se réveille, ou qui s’apaise, sans même que l’on sache pourquoi. Je ne dis pas que le son fait tout. Mais il touche là où les mots n’entrent pas. Il soutient. Il accompagne. Il amplifie. Et parfois, c’est lui qui permet au soin d’aller là où il n’aurait pas pu aller autrement.

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